Il parait que y'a pas de risque, franchement on prend le consommateur pour un blaireau.....

> Le téléphone mobile favoriserait les tumeurs cérébrales
LE MONDE | 12.10.07 | 16h03 ? Mis à jour le 12.10.07 | 16h03
L'utilisation du téléphone mobile est néfaste pour la santé, et pas
seulement au volant. Une analyse portant sur dix-huit études conclut
qu'au-delà de dix ans d'utilisation d'un cellulaire, le risque de développer
une tumeur cérébrale maligne - le gliome - du côté où l'appareil est porté à
l'oreille serait multiplié par deux. Cette affection touche chaque année
environ 6 personnes sur 100 000. Pour les atteintes du nerf acoustique - le
neurome -, le risque serait deux fois et demi plus élevé, dans ces mêmes
conditions.
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Micro-ondes, DECT, Wi-Fi et mobiles mesurés in situ [à Besançon]
L'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail
(Afsset), qui recommande d'utiliser le mobile "avec discernement", a financé
une étude sur l'impact des radiofréquences à Besançon et à Lyon. Pendant une
semaine, 400 volontaires ont porté un dosimètre. Les trois millions de
mesures récoltées montrent que la grande majorité des expositions sont dues
au téléphone portable, au sans-fil domestique (DECT) et au four à
micro-ondes. Coordinateur de l'étude, l'épidémiologiste Jean-François Viel
note qu'il s'agit de résultats préliminaires, à affiner, notamment en ce qui
concerne le Wi-Fi, "qui émet dans la même gamme de fréquences que le four
micro-ondes".
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Publiée en ligne par la revue Occupational and Environmental Medecine (OEM),
cette analyse, conduite par les Suédois Lennart Hardell (université
d'Orebro) et Kjell Hansson (université d'Umea), contredit une étude rendue
publique en septembre en Grande-Bretagne, selon laquelle "il n'a pas été
montré que les mobiles étaient associés à des effets biologiques ou
délétères".
Mais Lawrie Challis, qui a dirigé l'étude britannique, admet, rapporte le
quotidien The Independent, qu'en raison du faible nombre de patients ayant
utilisé un téléphone mobile depuis plus de dix ans, "il n'est pas possible à
ce stade d'écarter la possibilité que des cancers puissent apparaître dans
les prochaines années". L'incertitude liée au temps de latence entre
l'exposition aux champs électromagnétiques et le développement éventuel
d'une tumeur reste l'un des principaux obstacles dans la conduite d'études
épidémiologiques "conclusives".
"GROS CONSOMMATEURS"
En France, où la téléphonie mobile a pris son essor à partir de 1992 et où
l'on dénombre désormais plus de 52 millions d'abonnés, l'étude la plus
récente, publiée en septembre dans la Revue d'épidémiologie et de santé
publique, souffre des mêmes limitations. Elle porte sur des patients
atteints de tumeurs cérébrales entre 2001 et 2003.
"L'usage régulier du téléphone mobile n'est pas lié à une augmentation du
risque de neurinomes, de méningiomes ou de gliomes, conclut-elle. Bien que
ces résultats ne soient pas significatifs, il semble toutefois exister une
tendance générale à une augmentation du risque de gliome chez les plus "gros
consommateurs" de téléphonie mobile : utilisateurs de longue durée, au temps
de communication élevé et ayant utilisé un plus grand nombre de téléphones."
La puissance statistique de l'étude française étant insuffisante pour
trancher, les auteurs renvoient à l'étude internationale Interphone, lancée
en 1999. Elisabeth Cardis, qui coordonne Interphone au Centre international
de recherche sur le cancer (CIRC), à Lyon, n'est pas surprise par les
résultats de l'étude de Lennart Hardell et Kjell Hansson. "Ils s'appuient
sur plusieurs études incluses dans Interphone, qui ont effectivement noté
des augmentations, significatives ou non, des gliomes chez les utilisateurs
de mobile", admet-elle. Toute la difficulté réside dans l'interprétation des
résultats, ajoute-t-elle.
Un des biais possibles concerne la mémorisation par les malades de leur
propre usage du téléphone. "Ils cherchent une explication à leur maladie et
ont tendance à exagérer leur exposition", note Elisabeth Cardis. Ce biais de
mémorisation est statistiquement repérable : il conduit à une apparente
réduction du risque de tumeur dans l'hémisphère opposé au téléphone, comme
si exposer un côté protégeait l'autre...
L'étude Interphone s'attachera aussi à préciser la localisation des tumeurs.
Si 20 à 30 % de la dose électromagnétique émise par le téléphone sont
absorbés par le cerveau, "cette exposition est très localisée", indique
Elisabeth Cardis. Il est alors peu probable qu'une tumeur dans la partie
frontale ou occipitale puisse être attribuée aux radiofréquences,
note-t-elle.
LAXISTES
Ces problèmes méthodologiques expliqueraient, selon la chercheuse, le retard
de plusieurs années pris dans la publication de l'étude Interphone, espérée
"dans quelques mois". En attendant, Elisabeth Cardis refuse de se prononcer
sur la nécessité ou non de réviser les normes d'émissions de
radiofréquences.
Celles-ci sont jugées trop laxistes par un groupe de spécialistes
internationaux, dont Lennart Hardell. Ces experts ont rendu public, le 31
août, un rapport dans lequel ils réclament un durcissement de la
réglementation internationale sur les ondes électromagnétiques, qu'elles
soient émises par les lignes à haute tension, les fours à micro-ondes, les
antennes et relais de télécommunications ou les téléphones portables.
Hervé Morin
Article paru dans l'édition du 13.10.07.